Ecoprescription, se soigner sans polluer

Contexte

Les effets des médicaments sur le milieu naturel sont de mieux en mieux connus : mauvaise dégradation entraînant une persistance nocive et toxique pour les êtres vivants, accumulation dans certains organismes. Après utilisation, les médicaments continuent à agir sur l'environnement.

Dans ce contexte, l'association de médecins Lorrains pour l'optimisation et la qualité des soins (ASOQS) a mené une ambitieuse opération de sensibilisation et d'analyse des médicaments sur l'environnement et la qualité des eaux : se soigner sans polluer.

Son but ? Sensibiliser les professionnels, des élus et la population à l'écoprescription de médicaments et à la récupération des médicaments non utilisés sur un bassin versant hébergeant une population d’environ 55 000 habitants (27 communes du Pays de Remiremont et de ses vallées).

Description/objectifs

L’action Ecoprescription vise à diminuer les résidus de médicamenteux dans l’environnement. Pour cela deux axes sont retenues :

  • optimiser la récupération des médicaments non utilisés (MNU) qu’on désigne sous le terme d’ECOP-MNU,
  • réduire l’utilisation des médicaments qui ont un impact délétère sur l’environnement qu’on appelle ECOP Rivière.

Elle se situe sur le territoire du PETR « Pays de Remiremont et de ses vallées » car les deux vallées (Moselle et Moselotte) constituent un bassin versant dont les limites correspondent quasiment au limite du PETR.

Résultats attendus ou observés

La participation des prescripteurs est supérieure à 50% dans la quasi-totalité des actions menées.

  • 90% des 43 médecins de la zone action ont accepté de participer et 70% ont pris le temps de recevoir plusieurs visites des médecins à l’initiative du projet,
  • ¾ des 24 pharmaciens de la zone action ont participé à au moins une des sollicitations,
  • 3 vétérinaires et des centaines d’éleveurs ont coopéré.

Même s’il n’existe pas d’informations fiables sur la toxicité environnementale des médicaments, les politiques et les soignants sont intéressés par la création d’une base de données d’écotoxicité. Un programme international durablement financé serait souhaitable. Nous souhaitons voir persister après notre action :

  • la mention sur les ordonnances du retour des MNU à la pharmacie et
  • pour les médecins et les vétérinaires le réflexe de la juste prescription, ce qu’il faut quand il faut et enfin
  • la pérennisation pour les éleveurs de la récupération et l’incinération des procédés contaminés.

En espérant que l’alerte que nous avons lancée suive son chemin pour qu’un jour un logo spécifique écotoxicité apparaisse sur l’emballage des médicaments. Nous poursuivons la diffusion de notre travail lors de congrès médicaux, dans les médias en gardant l’espoir de voir d’autres équipes reprendre et poursuivre notre sensibilisation et nos recherches.

Facteurs de réussite

Cette action démontre que les professionnels prescripteurs, sur le terrain, de leur propre initiative, peuvent monter une action de sensibilisation d’envergure en utilisant tous les leviers pour la mettre en place.

L’expérience nous confirme qu’il est indispensable de travailler en réseau avec de nombreux partenaires, techniciens, experts, prestataires…

Partage d'expérience
Populations "cibles"
  • Médecins,
  • Pharmaciens,
  • Vétérinaires,
  • Elus,
  • Grand public.
Dispositif d'évaluation de l'action ou projet
Non
Temps de mise en oeuvre
de 3 à 6 mois
Année de mise en oeuvre
2016
Montage
Gouvernance

L'association de médecins Lorrains pour l'optimisation et la qualité des soins ASOQS est le pilote de l’action.

Partenaire(s) public(s)
Agence de l’eau Rhin Meuse, Région Grand est, Conseil départemental des Vosges, ARS Grand Est, PETR Pays de Remiremont et de ses vallées