Programme d'actions pour améliorer la qualité de l'air intérieur d'une école
Une démarche concertée avec l’ensemble des intervenants
En janvier 2018, un nouveau cadre législatif soumet les établissements recevant du public sensible (dont les écoles et les crèches) à surveiller la qualité de l’air intérieur de leur bâtiment. Pour faciliter l’appropriation des prescriptions, des enjeux de santé et faire évoluer les pratiques des professionnels en faveur d’une meilleure qualité de l’air dans les espaces clos, l’URCPIE (Union Régionale des Centres Permanents d’Initiatives pour l’Environnement) entreprend de formaliser des outils réutilisables destinés à d’autre gestionnaires (petites collectivités, etc.).
Établie sur la base d’une expérimentation conduite dans trois territoires avec les CPIE départementaux, la commune de Douvres-la-Délivrande, se porte volontaire pour le département du Calvados.
Description/objectifs
Le pôle petite enfance réunit 3 structures distinctes : une crèche, une école maternelle incluant le premier niveau de l’école élémentaire et le centre de loisirs. Pour faciliter la communication entre les intervenants et déployer la démarche de manière transversale, un comité de pilotage est créé. Le directeur des services techniques et le maire-adjoint en charge du développement durable pilotent les réunions et mobilisent un référent par équipe intervenant dans le bâtiment : un agent des services techniques, les responsables de la restauration et de l’entretien des locaux, une enseignante pour l’école, une ATSEM et la coordinatrice multi-secteur pour la crèche. L’organisation du pilotage nécessite la mobilisation de toutes les équipes, impliquant une logistique importante. Lors du premier comité de pilotage, le CPIE Vallée de l’Orne présente la démarche à l’ensemble des intervenants, permettant à chacun d’avoir le même niveau d’information, de partager les enjeux et d’organiser le travail du diagnostic.
Durant une journée, 21 personnes gestionnaires ou utilisatrices des locaux se mobilisent pour le diagnostic en se répartissant selon leur activité professionnelle. Un examen attentif de l’établissement est réalisé : à l’intérieur, à l’extérieur, y compris aux abords de l’établissement, pointant tous les éléments influant sur la qualité de l’air intérieur du bâtiment. Il s’agit aussi de recenser les pratiques et les interventions spécifiques en matière d’aération et de ventilation : ouverture des fenêtres, entretien et vérification de la VMC (Ventilation Mécanique Contrôlée), nettoyage des grilles d’aération, etc. En s’appuyant sur un guide d’évaluation transmis par le réseau des CPIE, tout est passé en revue : revêtements, mobiliers, produits d’entretien, jouets, consommables, etc. Les sources nocives et les pratiques à améliorer sont rapidement identifiées (produits d’entretien, mobiliers PVC, fournitures, etc.) et notées dans une grille d’évaluation, précise et facile à prendre en main. Faire le diagnostic avec l’ensemble des intervenants induit une prise de conscience immédiate pour les participants qui est propice au changement de pratiques professionnelles. Habituellement, certains de ces professionnels se croisent seulement, intervenant dans le bâtiment sur une large amplitude horaire. Cette journée est aussi l’occasion pour chaque intervenant d’expliquer son organisation de travail et ses contraintes.
À partir de la synthèse du diagnostic réalisé par le directeur des services techniques, le comité de pilotage identifie les points forts existants et les pistes d’amélioration. Il élabore un plan d’actions comprenant notamment la rédaction de protocole d’entretien pour faciliter le passage d’information en cas de changement de personnel. La qualité de l’air mesurée dans tout le bâtiment est en dessous des seuils préconisés. Les professionnels vont continuer les efforts en aérant systématiquement les pièces et en choisissant du mobilier, des produits ménagers et des fournitures plus écologiques (sans plastiques, produits éco-labellisés, etc.).
Pour chaque activité, des fiches-actions sont rédigées indiquant les protocoles à suivre. Elles permettent de faciliter la transmission, notamment au vu du renouvellement constant du personnel et de pérenniser la qualité de l’air. Les intervenants mettent en application les pratiques dictées par les fiches-actions.
Résultats attendus ou observés
La municipalité envisage de dupliquer la démarche à l’échelle de tous les bâtiments communaux, notamment en formant et en diffusant les fiches- actions par métier.
Facteurs de réussite
› Fort portage politique.
› La ville a nommé un référent qui porte la démarche.
› Existence d’un Agenda 21 communal depuis plusieurs années ou démarche en faveur du développement durable.
› L’équipe est déjà sensibilisée et formée à l’utilisation de produits ménagers écologiques.
› Les politiques d’achats et d’utilisation des produits ménagers écologiques ont commencé en amont de la démarche.
› Interconnaissance des acteurs existants et culture locale des démarches participatives.