Lutte contre la chenille processionnaire du chêne

Actions pour protéger la biodiversité et la santé des habitants

Contexte

En 2017, les symptômes (éruptions cutanées, démangeaisons, conjonctivites, etc.) de nombreux habitants donnent l’alerte et rapidement des nids de chenilles processionnaires du chêne (larves du papillon de nuit Thaumetopoea processionea) sont observés en quantité importante sur la commune. La ville possède environ 21 hectares de parcelles boisées majoritairement composées de chênes, dont certaines situées à proximité de zones très fréquentées par le public (complexe sportif, immeubles, écoles, etc.). La commune doit rapidement chercher des solutions adaptées pour limiter leur prolifération et protéger la santé des habitants.

Description/objectifs

Grâce à un accompagnement par la LPO-N (Ligue pour la protection des oiseaux - Normandie) la commune peut disposer d'un diagnostic et des conseils de lutte biologique pour privilégier les prédateurs naturels se nourrissant de chenilles processionnaires. Pour pallier à l'absence d'oiseaux insectivores sur la commune, un plan massif d’installation de nichoirs à mésanges est mis en place. Dès la première année, 55 nichoirs (80 actuellement) pour mésanges bleue et charbonnière sont  installés par les services techniques de la commune, accompagnés par un écologue de la LPO. Les nids sont espacés les uns des autres et ne sont jamais disposés sur un arbre infesté, les mésanges ne nichant jamais là où elles mangent. La localisation définitive des nichoirs est déterminée lors de la pose, car elle dépend de plusieurs paramètres : orientation du trou d’envol, hauteur, absence de branches en dessous pour éviter les prédateurs, fixation n’endommageant pas les arbres, etc.). 90 % des nichoirs sont occupés au printemps suivant.

Pour obtenir de meilleurs résultats, il est nécessaire d’avoir la même pression sur les prédateurs, partout et en même temps, de façon à ne pas laisser d’espaces refuges aux chenilles. Une concertations avec des acteurs publics et privés est alors mise en place.

Parallèlement aux actions de retrait manuel des chenilles, les agents travaillent avec un petit aspirateur à dos qui s’avère particulièrement efficace. L’aspirateur élimine définitivement les chenilles et les nids, ne laissant aucune particule derrière lui. En 2020, la commune investit dans un autre aspirateur de très grande capacité (40/60 litres, marque Coserwa) et équipé de longs tubes pour intervenir le plus loin possible du nid. Un aspirateur classique n’est pas recommandé, car il se détériorerait rapidement. Cet aspirateur est utilisé pour
le retrait des nids situés en hauteur, à l’aide d’une nacelle
louée pour l’occasion pendant plusieurs semaines. Les chenilles, collectées dans des sacs, sont ensuite incinérées.

Pour compenser les dysfonctionnements écologiques et rétablir la chaîne alimentaire, la collectivité modifie son plan de gestion des espaces verts (suppression des fauches, création d'étage arbustif, bois mort...) .

Résultats attendus ou observés

En 2021, la commune a investi dans l’achat d’un 2e aspirateur de grande capacité et d’un 2e aspirateur à dos pour disposer dès 2022 d’une équipe volante apte à répondre aux demandes des habitants. Elle projette aussi d’effectuer la surveillance des chenilles, souvent situées à la cime des arbres en début de cycle, par drones. Il est également prévu de poser des abris à chauve-souris pour qu’elles puissent se nourrir de papillons sur les sites et ainsi contribuer à réduire les niveaux de population.

Facteurs de réussite

Grâce à une bonne organisation des services, la technique de retrait mécanique des nids avec un aspirateur spécifique est à la fois efficace, rapide et peu impactante  pour l’environnement, en cohérence avec la politique de biodiversité de la commune.

Partage d'expérience
Dispositif d'évaluation de l'action ou projet
Non
Modalités et le cas échéant, les résultats de l'évaluation de l'action

ll n’existe aucun moyen de se débarrasser définitivement des chenilles. Les phases de régression sont souvent dues à un phénomène naturel, plutôt qu’à l’efficacité de mesures de gestion. La municipalité surveille les chenilles dès le mois de mai afin d’intervenir au meilleur moment de leur stade de développement, qui peut varier d’une année à l’autre selon les conditions climatiques.

Montage